Ceci est le passé de Moriath, que même lui ne connait pas, ou ne veut plus connaitre...
Il faisait sombre, la lumière ne pouvait plus percer ces nuages, ces nuages de terreur et de malheur. Theren, ce fut mon nom. Mon nom dans un temps non-oublié, qui veut l'être. Je chevauchais sur mon destrier, dont l'armure étincelait sous les flammes qui jonchaient les rues, les flammes qui infestaient les demeures des gens, des gens qui maintenant, brûlent eux-même leurs maisons, sous le joug du fléau ravageur, ce même fléau qui me conduisait vers la demeure du Baron Vaillefendre. Ce même fléau qui faisait frémir mon cheval à chaque coup de sabot. Ce même fléau qui allait me prendre tout, ci cela n'est pas déjà fait.
"Vas prendre ton arme puisqu'elle te serra utile. Oublie cette lumière puisqu'elle n'est que du passé. Ignore tes origines, puisqu'ils ne te suivront pas, là où je te mène en ce jour qui serra maintenant jour où la peur cessera de couler en toi, ainsi que bonheur. Ce jour serra le premier de ta vraie vie, la vie où tu accompliras ton destin."
Le Baron me parlait, m'entrainait, me médusait. Cette voix me parvenait dans ma tête, brouillais mes pensés, cette voix me rendait fou, autant que cette contrée dévasté. Je chevauchais avec une vitesse folle, mes cheveux noir battaient au vent. Les coups de sabots de ma monture arrachaient à chaque fois la terre qui avait le malheur de se trouver en dessous. Stratholme, cette belle citée... Morte.
J'entrais dans le portail de la ville, les hordes de non-mort se tassait en rang en me voyant, la bave, d'une couleur tellement affreuse, sortait de ce qui restait de leur gueule, ou de ce qui en restait. Je les voyais déjà saliver devant mon corps, qui aurait bien git au sol, comme un buffet pour cette horde de cannibales. Un buffet qui n'en fut jamais un grâce à la voix lointaine du Baron qui leur ordonnait de fuir le chemin pour me laisser passer.
Enfin, je voyais la demeure du Baron, enfin, je verrais ma fin à l'intérieur. Je laissais mon destrier derrière moi et entrais dans le lugubre bâtiment. Chaque pas que je faisais me rendait encore plus fou. Le sol de cet endroit était couvert d'un liquide verdâtre, emplit de morceaux humains. Le Baron m'attendait à la fin de ma marche. Je ne savais pas ce qui allait me rendre comme je le serrais, cette longue traversé dans ce lieu désolé ou l'homme qui me terrifiait. Surement les deux. Mais quand je suis arrivé près de lui, je sus que ma réponse était fausse...
"Prend ce heaume, m'a-t-il dit, prend-le et obéit."
Le Baron me tendait son heaume, d'un noir perçant, des cornes en pierre qui l’ornaient. Un rubis en son centre, entre les troues pour les yeux. Je ramassis donc se heaume, le mit... Et mon âme en sentit le choc. Les runes de son dessus se formèrent, du même rouge que le rubis, le même rubis qui me valait ma place ici même. Le visage du Baron se crispa horriblement pour marquer un sourire au bout de ses lèvres, ses sombres lèvres, qui avaient du goûter tant de fois aux sang d'innocent. Son regard perçait ma peau, dévorait mon esprit. J'eus l'impression que son casque fusionnait avec mon crane, que le mal qu'il contenait était maintenant en moi, ce qui n'était pas tout à fait faux.
Son ordre était clair, réunir les goules, qu'est-ce qui aurait été plus simple que cela ? Pourquoi ne pas avoir demandé à un autre servant parmi tant d'autre. Non, je devais faire cela, sous la noire lumière que le soleil projetait cette journée là. Sous la pire honte qui pouvait toucher un homme de lumière comme moi. Un ex-homme de lumière... Un cor, fait dans une corne d'une créature que je n'avais jamais vu... Bien que je n'avais jamais exploré le monde, vu mon jeune âge, je savais que ce cor ne venait pas de notre monde, tel que connu par moi.
Le souffle que je fis dans ce cor provoqua un son aussi épouvantable que l'armée qui se formait devant moi. Un son, un seul son pour faire venir cette armée de non-mort. Une centaine de goule rampait à mes pieds, deux abominations arrivaient en même temps, écrasant les non-chanceux dans leur chemin, ou bien était-ils chanceux... Ils connaissaient la mort eux, moi, je devais obéir...
"Maintenant, es-tu fier de ton armée ? N'éprouve-tu pas la moindre chose devant tes soldats ? La terreur ? Pourquoi la terreur ? C'est ton armée maintenant... Tu n'en veux pas ?! Alors regarde ce qu'ils vont faire maintenant qu'ils n'ont pas d'ordres de leur maitre !"
Que pouvait-il me faire subir de pire que ce que je subissais déjà ? S’il demandait à ses esclaves de me tuer, je l'en remercierais. Mais non, la troupe de soldats en décomposition partit vers la route, et je sus plus tard, lors de leur retour, qu'ils avaient attaqué un second village, voyant la troupe du double de non-mort qu'au départ...
D'autres ordres suivirent, des demandes, des dons, mais je refusais tout, je ne faisais qu'obéir aux ordres qui, selon moi, n'étaient pas contre mes principes. Mais même si les ordres étaient d'une absurdité, chacun conduisait mon âme vers les abysses. J'allais finir comme lui...
La lumière ne berce plus mon regard maintenant, je ne sens plus la chaleur apaisante sur qu’elle je pouvais m’assoupir, je ne subis que le mal et je le cause aussi… Je ne suis plus le même, mon nom n’est plus Thélen, il ne le serra plus, je suis dorénavant, Moriath le déchu. Je tue, je torture, j’insulte, tout ce que je combattais avant, je le fait maintenant. Un an je crois, si je me fis à mon maitre, une longue année à ne voir que la mort et la causée. Je porte le fouet, le frappant sur les innocents, sur les bêtes qui n’avancent plus, sur les futurs esclaves de ma noirceur, et moi, je ris, je ris tellement, face au mal que je créer autour de moi, face au bien que cela me fait. J’ai perdu ma vie à servir la lumière, lorsque porter coup aux faibles est tellement apaisant…
J’ai sombré, mon âme est morte, mais mon bras est toujours là, assez fort pour supporter le poids de ma lame, qui portera toujours coups sur mes adversaires…
maha-jeanne ><